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BRAIN SPORT

Réflexion sur le sport moderne

Un air de déjà-vu

Publié par Abelc sur 17 Avril 2014, 14:18pm

Catégories : #Tennis

On parle de 2005 comme année de transition dans le tennis français. Le quart de finale de Sébastien Grosjean a Wimbledon et l'apparition de Richard Gasquet au sommet du tennis masculin signifiaient un changement de génération en équipe de France. Bientôt dix ans plus tard, les contre-performances se répètent pour notre gratin de la balle jaune que l'on veut présenter comme potentiel conquérant du saladier d'argent.

Pourtant, plusieurs constats sont à porter sur cette génération, présentée à titre blasphématoire comme "les quatre mousquetaires". Tsonga, Gasquet, Monfils et Simon, resteront dans le quasi-anonymat international.

Tsonga, de la fulgurance à la régularité sans fougue

On se souvient tous de ce jeune garçon dominant le temps d'un set et demi Novak Djokovic en finale de l'open d'Australie. C'était en 2008 et Jo-Wilifried Tsonga dévoilait, notamment lors d'un match stratosphérique face à Rafael Nadal, un potentiel assez certain. Devant concilier la puissance nécessaire à déployer son jeu et la fragilité de son corps, il mettra beaucoup de temps à devenir régulier et accrocher des victoires de prestige en Grand Chelem. Tout en perdant sa fougue qui lui permettait de faire déjouer les meilleurs.

Aujourd'hui, en battant Fognini, Tsonga fête ses 29 ans et sa première victoire sur un top 15 cette saison. C'est bien insuffisamment pour pouvoir prétendre au statut de top 8 qu'il convoite. Si l'on ajoute à ces résultats une qualité de jeu bien approximative, on pourrait qualifier l'année 2014 pour Tsonga comme la dernière avec des espoirs de titre. Personne n'oubliera qu'il aura réussi à se hisser cinq fois dans le dernier carré des tournois du Grand Chelem.

Gasquet, le petit Mozart au clavecin rouillé

Personne ne peut nier l'élégance et la classe du jeu de Richard Gasquet, varié et fluide. Propulsé sur le devant de la scène, tout comme Tsonga, grâce à un magnifique parcours à Wimbledon qui lui vaudra une demi-finale. Montant constamment en puissance, on le souhaite devenir incontournable parmi les meilleurs mondiaux, mais des blessures et un petit rail de poudre blanche auront raison des espoirs placés en lui. Joueur réputé désagréable sur le terrain, on ne peut plus l'admirer que sur des matchs à deux sets où il ose et peut jouer librement.

Aujourd'hui meilleur classé français, on sait très bien que de lui ne viendra plus aucun grand résultat puisque la perte d'un set est pour lui un handicap trop lourd à surmonter.

Monfils, un colosse aux pieds de mousse

Gaël Monfils: explosivité, puissance et rapidité en font un showman incontestable. Les trop nombreuses blessures qu'il aura subies l'auront empêcher d'emmagasiner l'expérience des grands matchs qui lui font défaut. Spectaculaire et avec un mental hors norme, il n'aura jamais participé à un Masters malgré des épisodiques tennistiques aboutis.Fatigué de devoir se battre contre son corps et usé mentalement de la vie professionnelle, il sera probablement le premier à rendre les armes et annoncer sa retraite.

Simon, la régularité dans la médiocrité

Gilles Simon résonne comme une aberration dans le tennis français. Fulgurant trois mois, au point d'atteindre la 6ème place mondiale après un quart de finale à l'Open d'Australie. Pourtant, qui saura apprécier la qualité de jeu de Gillou? Inexistant dans les matchs à enjeu, avec un style de jeu dit "complet" pourtant plus faible que n'importe quel joueur du top 20 dans chaque secteur, il restera comme l'homme qui aura handicapé la France en Coupe Davis. Autrefois coureur infatigable, ses blessures aux genoux n'auront fait qu'empirer ses carences.

On se demande même comment il figure encore dans les têtes de série de Grand Chelem, alors qu'il n'a atteint qu'une seule fois les 1/4 de finale de Masters 1000 depuis janvier 2013, et n'a presque aucun point à défendre en Grand Chelem. Les mystères et incongruités du classement ATP!

Quel futur pour le tennis français?

Pour le tennis féminin, la réponse est facile. La retraite de Marion Bartoli a transformé tout un projet en terrain vague. La Fed Cup, sous l'impulsion de la fraîchement nommée Amélie Mauresmo, devait aider les joueuses à bénéficier d'un encadrement facilitateur. L'expérience et la motivation extrême de Marion permettaient à une joueuse comme Alizée Cornet d'apprendre ce qu'était la concentration dans un sport professionnel. Les autres pouvaient s'inspirer de la force de travail qu'inspirait Marion pour réaliser les efforts qui leur manquaient pour intégrer le top 50. Quant à la plus si jeune Caroline Garcia, elle semble avoir tranché pour ne pas travailler sa puissance physique. Elle restera une éternelle pépite française.

Côté masculin, la France a déserté (ou presque) depuis 2006 le haut du classement junior, ce qui faisait notre force, aussi faible puisse-t-telle avoir été. Les années à venir seront une souffrance, et on peut s'attendre à ce que pour la première fois depuis bien longtemps, aucun Français n'atteigne les quarts de finale d'un grand chelem cette saison.

Merci à vous, champions français, d'avoir fait naître quelques espoirs de grands titres pour vous. On ne peut que vous remercier pour vos participations systématiques en Coupe Davis et votre implication totale dans vos carrières. Nous allons vous regretter fort longtemps... Puissiez-vous repartir avec la Coupe Davis 2014 pour nous laisser un souvenir!

Un air de déjà-vu
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